Black Sabbath

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Publié : November 1, 2023 | Maoz Israel Reports

Photo ci-dessus :
Des soldats israéliens repoussent plus de 1 500 terroristes du Hamas et éteignent les incendies que le Hamas a allumés dans des centaines de maisons de villages du sud d'Israël lors de l'attaque surprise du 7 octobre. Plus de 1 400 hommes, femmes et enfants ont été sauvagement assassinés et plus de 200 ont été capturés à Gaza.(Flash 90/Yonatan Sindel)


Le fait que le 7 octobre soit considéré comme le pire jour de l'histoire moderne d'Israël - mais pas de toute son histoire - en dit long sur ce à quoi nous avons affaire en Israël.

Depuis 40 ans, le Rapport Maoz Israël est imprimé en milieu de mois, de sorte qu'il arrive chez les lecteurs le premier du mois. Et pourtant, alors que nous sommes en milieu de mois, une semaine après le début de cette guerre, les mots me manquent.

La guerre ne m'est pas étrangère. C'est ma quatrième guerre en Israël, sans compter les opérations militaires qui se déroulent à peu près tous les ans ou tous les deux ans. J'ai grandi avec des publicités télévisées qui m'ont appris à ne jamais m'approcher d'un objet suspect, comme un sac abandonné, car il pourrait s'agir d'une bombe. Les sirènes de code rouge indiquant des roquettes en provenance de Gaza, du Liban ou d'Irak sont pour moi une seconde nature.

Mais cette fois-ci, c'est différent. La douleur est profonde. Mon peuple n'a pas seulement été tué, ou simplement assassinés. Ils ont été massacrés. Ils ont été torturés, empilés, puis brûlés vifs. Et pour les plus malchanceux, pour les survivants donc, ils ont fait partie des quelque 200 personnes enlevées à Gaza.

Je n'ai pas croisé un seul Israélien, juif ou arabe, qui ne connaisse pas quelqu'un qui a vécu une histoire d'horreur à cause de cette guerre. Et cela ne fait que commencer.

J'ai longuement réfléchi à la manière de transmettre cette expérience avec des mots, sans pour autant transmettre le traumatisme que vit mon pays tout entier. Mais je ne sais pas comment faire. Nous avons passé au crible d'innombrables photos pour pouvoir vous en montrer davantage, tout en essayant de vous épargner le pire.

Si une image vaut mille mots, les images filmées et photographiées en Israël depuis le samedi 7 sont un million de cris : les cris d'une nation entière qui implore le droit de pouvoir se défendre, les hurlements silencieux de villages israéliens qui n'existent plus, les gémissements de lignées familiales complètement anéanties... et le murmure glacial d'une leçon d'histoire que le monde pensait avoir apprise.

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Flash 90/Edi Israël

Des volontaires civils formés par "Zaka" rassemblent les corps des familles israéliennes assassinées au milieu des décombres de leurs maisons bombardées et brûlées.

EN DEUIL DEUX FOIS

La chanteuse israélienne Shay-Li et son bébé d'un mois ont survécu à 27 heures d'horreur. Elle a vécu deux deuils. D'abord la perte de son mari qui s'est battu pour leur donner le temps de s'échapper. Ensuite, lorsqu'elle a appris que le sperme récupéré sur le corps de son mari ne lui donnerait pas le troisième enfant dont ils rêvaient, parce que le cadavre de ce dernier est resté trop longtemps au soleil.
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Instagram/mako

L'AGONIE D'UN PÈRE

Lorsqu'un père de famille apprend que sa fille de 8 ans (ayant passé la nuit chez un ami dans le sud d'Israël) fait partie des morts, il s'écrie : "Ouf !" le visage partagé entre la joie et l'agonie. "Je craignais ce qui aurait pu lui arriver si elle avait été emmenée à Gaza. Dans ce contexte, la mort est une bénédiction."

DES VOLS REMPLIS DE COMBATTANTS QUI REVIENNENT

Un vol El Al en provenance de Bangkok n'avait pas assez de sièges pour tous les Israéliens désirant rentrer au pays pour se battre. Alors, une fois tout le monde assis, les hôtesses de l'air ont rempli chaque centimètre carré de l'espace au sol avec des volontaires. Yosi Taguri, qui a publié cette photo sur X (Twitter), a commenté ceci : "Alors que certains pays sont obligés d'établir des règles pour empêcher les hommes de déserter en temps de guerre, en Israël, nous avons des difficultés parce que tout le monde veut rentrer le plus vite possible."

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Channel 12 News/Section 27a

PRÊT À COMBATTRE

Le chef des FDI s'adresse à une unité de l'armée de l'air avant une mission. "Nous sommes tous en colère, mais nous ne devons pas nous battre à cause de notre rage. Nous nous battrons comme des lions, mais nous ne devons pas devenir des animaux comme eux, nous devons rester humains."

ENSEMBLE JUSQU'AU BOUT

Les cinq membres de la famille Kutz ont d'abord été portés disparus, jusqu'à ce qu'ils soient découverts assassinés, dans leur maison, recroquevillés sur un lit, tous enlacés.
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LE FRONT NORD

Metula, une ville située directement à la frontière entre Israël et le Liban, a été déclarée zone militaire fermée et les villes voisines ont été évacuées, les FDI gérant la menace d'un second front de guerre au Liban avec le Hezbollah.

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Flash 90/Tomer Nueberg

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UN TERRORISTE LIBÉRÉ DIRIGE DÉSORMAIS LE HAMAS

Il y a 12 ans, en octobre, le soldat israélien Gilad Shalit a été échangé contre plus d'un millier de prisonniers. L'un de ces terroristes était Yahya Sinwar, qui dirige le Hamas dans la guerre actuelle contre Israël. Il est rarement vu (voire jamais) en public sans gardes du corps derrière lui et sans enfants devant lui, lui servant de bouclier humain. Notons que cet homme a torturé et brutalement assassiné ses propres concitoyens lorsque ces derniers n'étaient pas d'accord avec lui.

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Flash 90/Ati Mohammed
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Getty/Mahmoud Khaled

FERMETURE DE LA FRONTIÈRE

L'Égypte place des dalles de béton pour fermer définitivement le point de passage de Gaza. Depuis, il a été ouvert pour permettre aux camions humanitaires d'entrer et aux personnes munies de passeports étrangers de sortir. Des dirigeants du monde entier ont proposé de payer l'Égypte pour qu'elle accueille les habitants de Gaza, mais elle a refusé en invoquant la nature destructrice de la culture gazaouie.

LANCEMENTS RATÉS DANS LA BANDE DE GAZA

Le porte-parole des FDI montre l'emplacement de plus de 450 tirs de roquettes ennemis ratés qui ont atterri à Gaza depuis le début de la guerre.
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Channel 12 News/Section 27a

LE FAMEUX BOMBARDEMENT DE L'HÔPITAL QUI N'A JAMAIS EU LIEU

500 Palestiniens auraient soi-disants été tués dans un hôpital de Gaza, frappé par une roquette. Le Hamas et les médias internationaux ont accusé Israël avant toute enquête. Des émeutes contre Israël ont éclaté dans le monde entier et, le lendemain, le Hamas a "riposté" en bombardant un hôpital israélien, détruisant le couloir à côté de la salle d'accouchement. Il n'a fallu que quelques heures pour trouver des images et une conversation enregistrée entre des militants du Hamas prouvant que l'explosion avait été causée par une roquette ratée du Jihad islamique. Le plus étrange dans cette histoire, c'est qu'en fin de compte, des photos ont montré que la roquette était tombée sur le parking et n'avait pas du tout touché l'hôpital, et nous n'avons plus jamais entendu parler des "500 Palestiniens morts". En réponse, l'ambassadeur d'Israël en Inde a tweeté : "La capacité des Palestiniens à envahir 30 communautés juives, à massacrer plus de 1 400 Israéliens, à en kidnapper plus de 200, à tirer plus de 7 000 roquettes sur des civils israéliens, tout en continuant de jouer les victimes est stupéfiante".

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Flash 90/Ati Mohammed

LES ENFANTS DE GAZA NOURRIS PAR UNE IDÉOLOGIE VENIMEUSE

Alors que de magnifiques photos comme celle-ci sont prises lors d'un rassemblement du Hamas à Gaza, Israël se débat avec les ramifications morales de la lutte contre une idéologie meurtrière qui infecte également certains civils. "Israël ne peut pas gagner contre nous parce qu'il aime la vie et que nous aspirons à la mort", jubile le Hamas.

QUATRE DRAPEAUX

Des parents israéliens arborent les quatre drapeaux des unités militaires dans lesquelles leurs quatre enfants servent pendant la guerre.
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Maoz Israël Médias
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TRAGÉDIE DANS UNE ÉCOLE MATERNELLE

Il y a quelques mois, cette photo a été prise dans le kibboutz Nir Oz lors d'une fête dans un jardin d'enfants. Toutes les personnes présentes sur cette photo ont été blessées, assassinées ou kidnappées.
Les décombres de l'une des chambres d'enfants victime du massacre du kibboutz Nir Oz.
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Flash 90/Erik Marmor

UN CAMION QUE JE N'OUBLIERAI JAMAIS

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Yosef Davidson, réserviste de l'armée israélienne, photographie l'extérieur d'un camion frigorifique habituellement utilisé pour transporter du lait chocolaté. Chaque camion a transporté une quarantaine de cadavres provenant de l'endroit du massacre, pour qu'ils soient identifiés. A droite : L'intérieur du camion rempli de corps.


Nous avons longuement réfléchi à ce qu'il convenait de dire sur les événements du samedi 7 octobre. Ni trop, pour ne pas vous traumatiser, ni trop peu, parce que vous devez vous rendre compte de la gravité de ce qui s'est passé. Le monde va tenter de nous faire reculer, mais nous n'avons pas le choix. Le Hamas ne peut plus se trouver à notre frontière.

Il s'agit de la traduction d'un témoignage de Yosef Davidson, réserviste de l'armée israélienne, publié sur Facebook :

Base militaire de Shura, Israël. Dimanche 8 octobre, au matin.

En arrivant à la base, nous sommes aussitôt saisi par une odeur de mort. Ça sent comme dans un camp de concentration. Nous sommes briefés par nos supérieurs et recevons des vêtements de protection afin de nous mettre au travail.

"J'ai été formé pendant des années pour supporter toutes sortes de conditions liées à la guerre et toutes sortes de restes de corps sur le terrain". Mais rien n'aurait pu me préparer à autant d'horreur. Ça restera à jamais gravé dans ma mémoire. Je m'attendais à une sorte de baptême du feu, mais j'ai complètement plongé dans un brasier dévorant.

Un énorme camion réfrigéré arrive, couvert par une publicité pour du lait au chocolat sur le côté, celui que nous buvions quand nous étions enfants, et une odeur nauséabonde de mort nous submerge.

Sans réfléchir, nous nous mettons à l'oeuvre. Le type le plus proche de la porte ramasse machinalement des sacs mortuaires, un après l'autre, en criant à ses amis en bas : "Faites attention, ça c'est la tête... et là, les jambes..."

Un corps, deux corps, trois corps... c'est sans fin. On compte 40 corps dans le premier camion, puis on continue, camion après camion...

Il y a un camion que je n'oublierai jamais : le camion du kibboutz Nir Oz.

Un long camion rempli de corps qui ont été recueillis par des civils alors que les terroristes étaient encore dans les parages, alors que des roquettes étaient encore tirées au-dessus de nos têtes. Des familles entières dans des draps et des tapis provenant de leurs propres maisons.

Je monte dans le camion et je vois le pied d'une petite fille de quatre ans. Je suis incapable de digérer ce que je vois. Je la soulève lentement, en faisant attention à sa tête, prenant toutes les précautions possibles en manipulant son petit corps sans vie.

La couverture glisse et son visage paisible et angélique apparait. C'est juste une enfant, dans son pyjama Mickey Mouse.

Je la descend lentement du camion en criant : "C'est une petite fille de quatre ans. Attention, attention à sa tête !" Tout le monde est prudent. Tout le monde fait tout avec la crainte de Dieu. C'est un cauchemar. Un film d'horreur.

Puis vient son frère, un petit garçon de deux ans aux beaux cheveux blonds. Puis sa sœur... Ensuite, on sort leur père, un bel et grand homme. On a probablement aussi sorti la mère, mais je ne saurais pas dire.

Nous avons déchargé des corps d'étrangers et de locaux criblés d'armes et de munitions encore sur eux.

Nos cœurs étaient brisés, broyés. À tout moment, nos cœurs menaçaient de craquer, mais nous devions continuer.

Et ça ne s'arrête pas... dix camions comme ça.

Nous nous couchons à 5 heures du matin. Tout le monde s'effondre sur le trottoir parce que, à ce stade, tout le monde s'en fout de l'endroit où il s'allonge. Nos corps tremblent et nos yeux refusent de se fermer,gonflés par les larmes... Ce n'était que le premier jour.

À 7 heures du matin, nous nous levons, et nous nous remettons au travail. L'horreur succède à l'horreur.

Des entailles béantes causées par des machettes, des têtes écrasées à coups de marteaux, des visages et des corps mutilés et brûlés.

Des filles avec du vernis à ongles assorti à leurs vêtements couvertes d'une puanteur envahissant tous nos sens. On a beau essayer de bloquer l'odeur, rien n'y fait. On sent l'ange de la mort planer dans l'air...

Chaque jour, l'état des cadavres du camion suivant s'aggrave. Ils virent au bleu ou au blanc et leur peau commence à peler.

Il devient difficile de discerner ce que nous voyons.

Quelques personnes ont complètement noirci. Au point qu'il est impossible de distinguer s'il s'agit d'un homme ou d'une femme. Les tissus et la peau se détachent et se collent à nos gants.

Nous cherchons le meilleur moyen de traiter les dépouilles afin de les rendre à leurs familles qui crient du plus profond de leur être... nous cherchons le moindre indice qui permettra de les identifier, qui confirmera que ce corps était celui d'un de leurs proches.

Les professionnels parmi nous qui pensaient avoir déjà tout vu s'effondrent... ils gémissent du plus profond de leur âme... ils courent dehors pour vomir...

Notre pays est témoin d'horreurs que l'on avait vues uniquement dans les jours sombres d'autrefois. Nous n'avons pas. Nous ne pensions pas les revoir un jour...

Et pourtant, nous y voilà...encore. Mais j'aimerais dire quelque chose au milieu de toute cette horreur.

Israël vivra !! Nous survivrons, et nous relèverons la tête !

Fonds d'urgence pour les victimes de la guerre

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